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CONTES ARABES.

» La veuve de Noureddin Ali crut que c’étoit par dépit contr’elle et pour la mortifier, que Schaban louoit la tarte du pâtissier. C’est pourquoi s’adressant à lui : « Je ne puis croire, dit-elle, que les tartes à la crême de ce pâtissier soient plus excellentes que les miennes. Je veux m’en éclaircir ; tu sais où il demeure ; va chez lui et m’apportes une tarte à la crême tout-à-l’heure. » En parlant ainsi, elle fit donner de l’argent à l’eunuque pour acheter la tarte, et il partit. Étant arrivé à la boutique de Bedreddin : « Bon pâtissier, lui dit-il, tenez, voilà de l’argent, donnez-moi une tarte à la crême ; une de nos dames souhaite d’en goûter. » Il y en avoit alors de toutes chaudes ; Bedreddin choisit la meilleure, et la donnant à l’eunuque : « Prenez celle-ci, dit-il, je vous la garantis excellente, et je puis vous assurer que personne au monde n’est capable d’en faire de semblables, si ce n’est ma mère qui vit peut-être encore. »

» Schaban revint en diligence sous