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CONTES ARABES.

sirent de sa personne sans l’écouter ; et après lui avoir arraché la toile de son turban, ils s’en servirent pour lui lier les mains derrière le dos ; puis le tirant par force de sa boutique, ils commencèrent à l’emmener.

» La populace qui s’étoit assemblée là, touchée de compassion pour Bedreddin, prit son parti, et voulut s’opposer au dessein des gens de Schemseddin Mohammed ; mais il survint en ce moment des officiers du gouverneur de la ville, qui écartèrent le peuple et favorisèrent l’enlèvement de Bedreddin, parce que Schemseddin Mohammed étoit allé chez le gouverneur de Damas pour l’informer de l’ordre qu’il avoit donné, et pour lui demander main-forte ; et ce gouverneur qui commandoit sur toute la Syrie au nom du sultan d’Égypte, n’avoit eu garde de rien refuser au visir de son maître. On entraînoit donc Bedreddin malgré ses cris et ses larmes…

Scheherazade n’en put dire davantage à cause du jour qu’elle vit pa-