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CONTES ARABES.

tendez ; ne vous pressez pas : ce n’est pas lui qui a commis le meurtre, c’est moi. » Le lieutenant de police qui assistoit à l’exécution, se mit à interroger le pourvoyeur, qui lui raconta de point en point de quelle manière il avoit tué le bossu, et il acheva en disant qu’il avoit porté son corps à l’endroit où le marchand chrétien l’avoit trouvé. « Vous alliez, ajouta-t-il, faire mourir un innocent, puisqu’il ne peut pas avoir tué un homme qui n’étoit plus en vie. C’est bien assez pour moi d’avoir assassiné un Musulman, sans charger encore ma conscience de la mort d’un Chrétien qui n’est pas criminel » …

Le jour qui commençoit à paroître, empêcha Scheherazade de poursuivre son discours ; mais elle en reprit la suite sur la fin de la nuit suivante :