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CONTES ARABES.

autour du cavalier et de moi, il s’approcha et demanda ce qui étoit arrivé. Il n’y eut personne qui n’accusât le cavalier de m’avoir maltraité injustement, sous prétexte de l’avoir volé.

» Le lieutenant de police ne s’arrêta pas à tout ce qu’on lui disoit ; il demanda au cavalier s’il ne soupçonnoit pas quelqu’autre que moi de l’avoir volé. Le cavalier répondit que non, et lui dit les raisons qu’il avoit de croire qu’il ne se trompoit pas dans ses soupçons. Le lieutenant de police, après l’avoir écouté, ordonna à ses gens de m’arrêter et de me fouiller ; ce qu’ils se mirent en devoir d’exécuter aussitôt ; et l’un d’entr’eux m’ayant ôté la bourse, la montra publiquement. Je ne pus soutenir cette honte, j’en tombai évanoui. Le lieutenant de police se fit apporter la bourse…

« Mais, Sire, voilà le jour, dit Scheherazade en se reprenant. Si votre Majesté veut bien encore me laisser vivre jusqu’à demain, elle entendra la suite de l’histoire. » Schahriar