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CONTES ARABES.

à terre à l’aide de l’eunuque, qui lui prêta la main, et lui dit : « Madame, je vous l’avois bien dit, que vous veniez de trop bonne heure : vous voyez qu’il n’y a encore personne au bezestein ; si vous aviez voulu me croire, vous vous seriez épargné la peine que vous aurez d’attendre. » Elle regarda de toutes parts, et voyant en effet qu’il n’y avoit pas d’autres boutiques ouvertes que la mienne, elle s’en approcha en me saluant, et me pria de lui permettre qu’elle s’y reposât en attendant que les autres marchands arrivassent. Je répondis à son compliment comme je devois…

Scheherazade n’en seroit pas demeurée en cet endroit, si le jour qu’elle vit paroître, ne lui eût imposé silence. Le sultan des Indes, qui souhaitoit d’entendre la suite de cette histoire, attendit avec impatience la nuit suivante.