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CONTES ARABES.

» D’abord que la femme du calife fut assise, les esclaves qui étoient entrées les premières, me firent signe d’approcher. Je m’avançai au milieu des deux rangs qu’elles formoient, et me prosternai la tête contre le tapis qui étoit sous les pieds de la princesse. Elle m’ordonna de me relever, et me fit l’honneur de s’informer de mon nom, de ma famille et de l’état de ma fortune, à quoi je satisfis assez à son gré. Je m’en aperçus non-seulement à son air, elle me le fit même connoître par les choses qu’elle eut la bonté de me dire. « J’ai bien de la joie, me dit-elle, que ma fille (c’est ainsi qu’elle appeloit sa dame favorite), car je la regarde comme telle, après le soin que j’ai pris de son éducation, ait fait un choix dont je suis contente ; je l’approuve et je consens que vous vous mariez tous deux. J’ordonnerai moi-même les apprêts de vos noces, mais auparavant, j’ai besoin de ma fille pour dix jours ; pendant ce temps-là, je parlerai au calife et obtiendrai son con-