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LES MILLE ET UNE NUITS,

seurs et les danseuses, et il y eut pendant neuf jours de grandes réjouissances dans le palais. Le dixième jour étant destiné pour la dernière cérémonie du mariage, la dame favorite fut conduite au bain d’un côté, et moi d’un autre ; et sur le soir m’étant mis à table, on me servit toutes sortes de mets et de ragoûts : entr’autres, un ragoût à l’ail, comme celui dont on vient de me forcer de manger. Je le trouvai si bon, que je ne touchai presque point aux autres mets. Mais, pour mon malheur, m’étant levé de table, je me contentai de m’essuyer les mains au lieu de les bien laver ; et c’étoit une négligence qui ne m’étoit jamais arrivée jusqu’alors.

» Comme il étoit nuit, on suppléa à la clarté du jour par une grande illumination dans l’appartement des dames. Les instrumens se firent entendre, on dansa, on fit mille jeux : tout le palais retentissoit de cris de joie. On nous introduisit, ma femme et moi, dans une grande salle, où l’on nous fit asseoir sur deux trônes. Les fem-