Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, II.djvu/63

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parlé de sa demeure, ou plutôt ne vous promit-elle pas de vous revoir et de rétablir les deux chiennes en leur premier état ? »

« Commandeur des croyans, répondit Zobéïde, j’ai oublié de dire à votre majesté, que la fée me mit entre les mains un petit paquet de cheveux, en me disant qu’un jour j’aurois besoin de sa présence, et qu’alors si je voulois seulement brûler deux brins de ces cheveux, elle seroit à moi dans le moment, quand elle seroit au-delà du mont Caucase. « Madame, reprit le calife, où est ce paquet de cheveux ? » Elle repartit que depuis ce temps-là, elle avoit eu grand soin de le porter toujours avec elle. En effet, elle le tira ; et ouvrant un peu la portière qui la cachoit, elle le lui montra. « Hé bien, répliqua le calife, faisons venir la fée ; vous ne sauriez l’appeler plus à propos, puisque je le souhaite. »

Zobéïde y ayant consenti, on apporta du feu, et Zobéïde mit dessus tout le paquet de cheveux. À l’instant mê-