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LES MILLE ET UNE NUITS,

envie d’être témoin de cette merveille, et je vis dans mon voyage des poissons longs de cent et de deux cents coudées, qui font plus de peur que de mal. Ils sont si timides, qu’on les fait fuir en frappant sur des ais. Je remarquai d’autres poissons qui n’étoient que d’une coudée, et qui ressembloient par la tête à des hiboux.

» À mon retour, comme j’étois un jour sur le port, un navire y vint aborder. Dès qu’il fut à l’ancre, on commença à décharger les marchandises ; et les marchands à qui elles appartenoient, les faisoient transporter dans des magasins. En jetant les yeux sur quelques ballots et sur l’écriture qui marquoit à qui ils étoient,

    tans croient, comme les Chrétiens, que l’Ante-Christ viendra pervertir les hommes à la fin du monde ; mais ils croient de plus qu’il n’aura qu’un œil et qu’un sourcil ; qu’il conquerra toute la terre, excepté la Mecque, Medine, Tarse et Jérusalem, qui seront préservées par des anges qu’il verra à l’entour ; enfin, ils ajoutent qu’il sera vaincu par Jésus-Christ, qui viendra le combattre.