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CONTES ARABES.

nous y faisions des trocs fort avantageux. Un jour nous descendîmes dans une de ces isles, couverte de plusieurs sortes d’arbres fruitiers, mais si déserte, que nous n’y découvrîmes aucune habitation, ni même aucune personne. Nous allâmes prendre l’air dans les prairies et le long des ruisseaux qui les arrosoient.

» Pendant que les uns se divertissoient à cueillir des fleurs, et les autres des fruits, je pris mes provisions et du vin que j’avois apporté, et je m’assis près d’une eau coulante entre de grands arbres qui formoient un bel ombrage. Je fis un assez bon repas de ce que j’avois ; après quoi le sommeil vint s’emparer de mes sens. Je ne vous dirai pas si je dormis long-temps ; mais quand je me réveillai, je ne vis plus le navire à l’ancre…

Là, Scheherazade fut obligée d’interrompre son récit, parce qu’elle vit que le jour paroissoit, mais la nuit suivante elle continua de cette manière le second voyage de Sindbad :