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LES MILLE ET UNE NUITS,

CLXXe NUIT.

« Le meûnier obligea mon frère à tourner ainsi le moulin pendant le reste de la nuit, continua le barbier. À la pointe du jour, il le laissa sans le détacher, et se retira à la chambre de sa femme. Bacbouc demeura quelque temps en cet état. À la fin, la jeune esclave vint, qui le détacha. « Ah, que nous vous avons plaint, ma bonne maîtresse et moi, s’écria la perfide ! Nous n’avons aucune part au mauvais tour que son mari vous a joué. » Le malheureux Bacbouc ne lui répondit rien, tant il étoit fatigué et moulu de coups ; mais il regagna sa maison en faisant une ferme résolution de ne plus songer à la meûnière.

» Le récit de cette histoire, poursuivit le barbier, fit rire le calife.