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CONTES ARABES.

trêmement surpris de la voir arriver en si bonne compagnie. Cependant les esclaves prirent un air sérieux en s’approchant de lui ; et lorsque la jeune dame fut près du sofa, mon frère, qui s’étoit levé, lui fit une profonde révérence. Elle prit la place d’honneur ; et puis l’ayant prié de se remettre à la sienne, elle lui dit d’un ton riant : « Je suis ravie de vous voir, et je vous souhaite tout le bien que vous pouvez désirer. » « Madame, répondit Bakbarah, je ne puis en souhaiter un plus grand que l’honneur que j’ai de paroître devant vous. » « Il me semble que vous êtes de bonne humeur, répliqua-t-elle, et que vous voudrez bien que nous passions le temps agréablement ensemble. »

» Elle commanda aussitôt que l’on servit la collation. En même temps on couvrit une table de plusieurs corbeilles de fruits et de confitures. Elle se mit à table avec les esclaves et mon frère. Comme il étoit placé vis-à-vis d’elle, quand il ouvroit la bouche