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CONTES ARABES.

riche, et qu’il n’épargnoit rien pour avoir la meilleure.

» Un jour qu’il étoit dans sa boutique, un vieillard qui avoit une longue barbe blanche, vint acheter six livres de viande, lui en donna l’argent, et s’en alla. Mon frère trouva cet argent si beau, si blanc et si bien monnoyé, qu’il le mit à part dans un coffre dans un endroit séparé. Le même vieillard ne manqua pas, durant cinq mois, de venir prendre chaque jour la même quantité de viande, et de la payer en pareille monnoie, que mon frère continua de mettre à part.

» Au bout de cinq mois, Alcouz voulant acheter une quantité de moutons et les payer en cette belle monnoie, ouvrit le coffre ; mais au lieu de la trouver, il fut dans un étonnement extrême de ne voir que des feuilles coupées en rond à la place où il l’avoit mise. Il se donna des grands coups à la tête, en faisant des cris qui attirèrent bientôt les voisins, dont la surprise égala la sienne, lors-