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CONTES ARABES.

l’esclave grecque et la vieille. À l’égard de ce qu’il avoit fait emporter chez lui, il supplia le juge de lui en laisser au moins une partie pour le récompenser des cinq cents pièces d’or qu’on lui avoit volées.

» Le juge, sans rien promettre à mon frère, envoya chez lui quelques-uns de ses gens pour enlever tout ce qu’il y avoit ; et lorsqu’on lui eut rapporté qu’il n’y restoit plus rien, et que tout avoit été mis dans son garde-meuble, il commanda aussitôt à mon frère de sortir de la ville, et de n’y revenir de sa vie, parce qu’il craignoit que s’il y demeuroit, il n’allât se plaindre de son injustice au calife. Cependant Alnaschar obéit à l’ordre sans murmurer, et sortit de la ville pour se réfugier dans une autre. En chemin il fut rencontré par des voleurs qui le dépouillèrent, et le mirent nu comme la main. Je n’eus pas plutôt appris cette fâcheuse nouvelle, que je pris un habit et allai le trouver où il étoit. Après l’avoir consolé le mieux qu’il me fut possi-