Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/251

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
243
CONTES ARABES.

dieux, et divertissoient la vue par leurs vols divers, et par les combats tantôt innocens et tantôt sanglans qu’ils se livroient dans l’air.

Le prince de Perse et Ebn Thaher s’arrêtèrent long-temps à examiner cette grande magnificence. À chaque chose qui les frappoit, ils s’écrioient pour marquer leur surprise et leur admiration, particulièrement le prince de Perse qui n’avoit jamais rien vu de comparable à ce qu’il voyoit alors. Ebn Thaher, quoiqu’il fût entré quelquefois dans ce bel endroit, ne laissoit pas d’y remarquer des beautés qui lui paroissoient toutes nouvelles. Enfin, ils ne se lassoient pas d’admirer tant de choses singulières, et ils en étoient encore agréablement occupés, lorsqu’ils aperçurent une troupe de femmes richement habillées. Elles étoient toutes assises au-dehors et à quelque distance du dôme, chacune sur un siège de bois de platane des Indes, enrichi de fil d’argent à compartiment, avec un instrument de musique à la main ; et elles n’atten-