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CONTES ARABES.

impunément entreprendre de plaire à ce qu’il aime. Sa colère tombera d’abord sur Schemselnihar ; il en coûtera la vie au prince de Perse, et je serai enveloppé dans son malheur. Cependant j’ai mon honneur, mon repos, ma famille et mon bien à conserver ; il faut donc, pendant que je le puis, me délivrer d’un si grand péril. »

Il fut occupé de ces pensées durant tout ce jour-là. Le lendemain matin, il alla chez le prince de Perse dans le dessein de faire un dernier effort pour l’obliger à vaincre sa passion. Effectivement, il lui représenta ce qu’il lui avoit déjà inutilement représenté, qu’il feroit beaucoup mieux d’employer tout son courage à détruire le penchant qu’il avoit pour Schemselnihar, que de s’y laisser entraîner ; que ce penchant étoit d’autant plus dangereux, que son rival étoit plus puissant. « Enfin, Seigneur, ajouta-t-il, si vous m’en croyez, vous ne songerez qu’à triompher de votre amour. Autrement, vous courez ris-