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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/335

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CONTES ARABES.

devant sa boutique, que j’ai été assez surpris de voir fermée. Je me suis adressé à un de ses voisins pour lui en demander la raison, et il m’a répondu qu’il y avoit deux jours qu’Ebn Thaher avoit pris congé de lui et des autres voisins, en leur offrant ses services pour Balsora, où il alloit, disoit-il, pour une affaire de grande importance. Je n’ai pas été satisfait de cette réponse ; et l’intérêt que je prends à ce qui le regarde, m’a déterminé à venir vous demander si vous ne savez rien de particulier touchant un départ si précipité. »

À ce discours, que le joaillier avoit accommodé au sujet pour mieux parvenir à son dessein, le prince de Perse changea de couleur, et regarda le joaillier d’un air qui lui fit connoître combien il étoit affligé de cette nouvelle. « Ce que vous m’apprenez, lui dit-il, me surprend ; il ne pouvoit m’arriver un malheur plus mortifiant. Oui, s’écria-t-il les larmes aux yeux, c’est fait de moi, si ce que vous me dites est véritable ! Ebn