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CONTES ARABES.

chez elle, vous de qui elle attend des services si considérables ? Songez vous-même qu’il n’y a pas la moindre apparence de danger pour vous. Nous sommes trop intéressées en cette affaire ma maîtresse et moi, pour vous y engager mal-à-propos. Vous pouvez vous en fier à moi et vous laisser conduire. Après que la chose sera faite, vous m’avouerez vous-même que votre crainte étoit mal fondée. »

Le joaillier se rendit aux discours de la confidente, et se leva pour la suivre ; mais de quelque fermeté qu’il se piquât naturellement, la frayeur s’étoit tellement emparée de lui, que tout le corps lui trembloit. « Dans l’état où vous voilà, lui dit-elle, je vois bien qu’il vaut mieux que vous demeuriez chez vous, et que Schemselnihar prenne d’autres mesures pour vous voir ; et il ne faut pas douter que pour satisfaire l’envie qu’elle en a, elle ne vienne ici vous trouver elle-même. Cela étant ainsi, Seigneur, ne sortez pas : je suis assurée que vous ne serez pas long-temps sans la voir ar-