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LES MILLE ET UNE NUITS,

et ils commençoient déjà à faire les préparatifs de leur départ ; mais n’ayant pas vu tout ce que j’avois envie de voir en Égypte, je quittai mes oncles, et allai me loger dans un quartier fort éloigné de leur khan, et je ne parus point qu’ils ne fussent parti. Ils me cherchèrent long-temps par toute la ville ; mais ne me trouvant point, ils jugèrent que le remords d’être venu en Égypte contre la volonté de mon père, m’avoit obligé de retourner à Damas sans leur en rien dire, et ils partirent dans l’espérance de m’y rencontrer, et de me prendre en passant.

» Je restai donc au Caire après leur départ, et j’y demeurai trois ans pour satisfaire pleinement la curiosité que j’avois de voir toutes les merveilles de l’Égypte. Pendant ce temps-là, j’eus soin d’envoyer de l’argent au marchand joaillier, en lui mandant de me conserver sa maison ; car j’avois dessein de retourner à Damas, et de m’y arrêter encore quelques années. Il ne m’arriva point d’aventure au