Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/376

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
368
LES MILLE ET UNE NUITS,

mal. Nous vous disons la même chose. de votre personne, et vous pouvez prendre toute sorte de confiance en nous. »

Le joaillier, rassuré par ce discours, et ravi de ce que le prince de Perse et Schemselnihar avoient la vie sauve, prit le parti d’engager davantage les voleurs dans leur bonne volonté. Il les loua, il les flatta, et leur donna mille bénédictions. « Seigneurs, leur dit-il, j’avoue que je n’ai pas l’honneur de vous connoître ; mais c’est un très-grand bonheur pour moi de ne vous être pas inconnu, et je ne puis assez vous remercier du bien que cette connoissance m’a procuré de votre part. Sans parler d’une si grande action d’humanité, je vois qu’il n’y a que des gens de votre sorte capables de garder un secret si fidèlement ; qu’il n’y a pas lieu de craindre qu’il soit jamais révélé ; et s’il y a quelqu’entreprise difficile, il n’y a qu’à vous en charger ; vous savez en rendre un bon compte par votre ardeur, par