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CONTES ARABES.

de Perse et le joaillier en furent dans une grande frayeur, dont ils n’osèrent rien témoigner. Quoiqu’ils eussent entendu l’ordre que le commandant avoit donné, ils ne laissèrent pas néanmoins de s’imaginer qu’on alloit les mettre au corps-de-garde, pour être présentés au calife le lendemain.

Ce n’étoit pas là cependant l’intention des conducteurs. Quand ils les eurent fait débarquer, comme ils avoient à aller rejoindre leur brigade, ils les recommandèrent à un officier de la garde du calife, qui leur donna deux de ses soldats pour les conduire par terre à l’hôtel du prince de Perse qui étoit assez éloigné du fleuve. Ils y arrivèrent enfin, mais tellement las et fatigués, qu’à peine ils pouvoient se mouvoir.

Avec cette grande lassitude, le prince de Perse étoit d’ailleurs si affligé du contre-temps malheureux qui lui étoit arrivé à lui et à Schemselnihar, et qui lui ôtoit désormais l’espérance d’une autre entrevue, qu’il s’évanouit en s’asseyant sur son sofa. Pendant