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CONTES ARABES.

n’ont rien vu de si riche ! Je vais leur faire un grand plaisir ; et vous ne devez pas douter qu’ils ne le mettent à un haut prix à l’envi l’un de l’autre. » Il me mena à une boutique, et il se trouva que c’étoit celle du propriétaire de ma maison. « Attendez-moi ici, me dit le crieur, je reviendrai bientôt vous apporter la réponse. »

« Tandis qu’avec beaucoup de secret il alla de marchand en marchand montrer le collier, je m’assis près du joaillier, qui fut bien aise de me voir, et nous commençâmes à nous entretenir de choses indifférentes. Le crieur revint ; et me prenant en particulier, au lieu de me dire qu’on estimoit le collier pour le moins deux mille scherifs, il m’assura qu’on n’en vouloit donner que cinquante. « C’est qu’on m’a dit, ajouta-t-il, que les perles étoient fausses : voyez si vous voulez le donner à ce prix-là. » Comme je le crus sur sa parole, et que j’avois besoin d’argent. « Allez, lui dis-je, je m’en rapporte à ce que vous me dites, et à ceux qui s’y con-