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CONTES ARABES.

voudroit revenir, et elles se contentèrent de cette excuse. Je passai cependant la journée dans une grande inquiétude. La nuit venue, j’ouvris la petite porte de derrière, et je vis un petit bateau sur le canal détourné du fleuve qui y aboutit. J’appelai le batelier, et le priai d’aller de côté et d’autre le long du fleuve, voir s’il n’apercevoit pas une dame, et, s’il la rencontroit, de l’amener. J’attendis son retour avec les deux esclaves qui étoient dans la même peine que moi, et il étoit déjà près de minuit lorsque le même bateau arriva avec deux hommes dedans, et une femme couchée sur la poupe. Quand le bateau eut abordé, les deux hommes aidèrent la femme à se lever et à débarquer, et je la reconnus pour Schemselnihar, avec une joie de la revoir et de ce qu’elle étoit retrouvée, que je ne puis exprimer…

Scheherazade finit ici son discours pour cette nuit. Elle reprit le même conte la nuit suivante, et dit au sultan des Indes :