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CONTES ARABES.

le jour que l’on sut que le corps devoit arriver, une infinité de peuple alla au-devant à plus de vingt milles.

La confidente attendit à la porte de la ville où elle se présenta à la mère du prince, et la supplia au nom de toute la ville qui le souhaitoit ardemment, de vouloir bien que les corps des deux amans qui n’avoient eu qu’un cœur jusqu’à leur mort, depuis qu’ils avoient commencé à s’aimer, n’eussent qu’un même tombeau. Elle y consentit ; et le corps fut porté au tombeau de Schemselnihar, à la tête d’un peuple innombrable de tous les rangs, et mis à côté d’elle. Depuis ce temps-là, tous les habitans de Bagdad, et même les étrangers de tous les endroits du monde où il y a des Musulmans, n’ont cessé d’avoir une grande vénération pour ce tombeau, et d’y aller faire leurs prières. »

« C’est, Sire, dit ici Scheherazade, qui s’aperçut en même temps qu’il étoit jour, ce que j’avois à raconter à votre Majesté des amours de la belle Schemselnihar, favorite du calife Ha-