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CONTES ARABES.

quis avec tant de succès par la bonne éducation que j’ai tâché de lui donner. Comme je suis désormais dans un âge à songer à la retraite, je suis presque résolu à lui abandonner le gouvernement, et à passer le reste de mes jours avec la satisfaction de le voir régner. Il y a long-temps que je travaille, et j’ai besoin de repos. »

Le grand visir ne voulut pas représenter au sultan toutes les raisons qui auroient pu le dissuader d’exécuter sa résolution ; il entra au contraire dans son sentiment. « Sire, répondit-il, le prince est encore bien jeune, ce me semble, pour le charger de si bonne heure d’un fardeau aussi pesant que celui de gouverner un état puissant. Votre Majesté craint qu’il ne se corrompe dans l’oisiveté, avec beaucoup de raison ; mais pour y remédier, ne jugeroit-elle pas plus à propos de le marier auparavant ? Le mariage attache et empêche qu’un jeune prince ne se dissipe. Avec cela, votre Majesté lui donneroit entrée dans ses conseils, où il apprendroit