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CONTES ARABES.

si vous avez la bonté de vouloir m’écouter. » « J’en sais déjà assez, répliqua le gouverneur, pour vous rendre tout-à-l’heure une partie de la justice qui vous est due. Qu’on ôte d’ici, continua-t-il, le faux accusateur, et qu’il souffre le même supplice qu’il a fait souffrir à ce jeune homme, dont l’innocence m’est connue. »

» On exécuta sur-le-champ l’ordre du gouverneur. Le marchand joaillier fut emmené et puni comme il le méritoit. Après cela, le gouverneur ayant fait sortir tout le monde, me dit : « Mon fils, racontez-moi sans crainte de quelle manière ce collier est tombé entre vos mains, et ne me déguisez rien. » Alors je lui découvris tout ce qui s’étoit passé, et lui avouai que j’avois mieux aimé passer pour un voleur, que de révéler cette tragique aventure. « Grand Dieu, s’écria le gouverneur dès que j’eus achevé de parler, vos jugemens sont incompréhensibles, et nous devons nous y soumettre sans murmurer ! Je reçois avec une soumission en-