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CONTES ARABES.

desirois de vous voir marié, et j’attendois de vous plus de complaisance pour un père qui ne vous demandoit rien que de raisonnable. Après une si longue résistance de votre part, qui a poussé ma patience à bout, je vous marque la même chose en présence de mon conseil. Ce n’est plus simplement pour obliger un père que vous ne devriez pas avoir refusé ; c’est que le bien de mes états l’exige, et que tous ces seigneurs le demandent avec moi. Déclarez-vous donc, afin que selon votre réponse, je prenne les mesures que je dois. »

Le prince Camaralzaman répondit avec si peu de retenue, ou plutôt avec tant d’emportement, que le sultan, justement irrité de la confusion qu’un fils lui donnoit en plein conseil, s’écria : « Quoi, fils dénaturé, vous avez l’insolence de parler ainsi à votre père et à votre sultan ! » Il le fit arrêter par les huissiers, et conduire à une tour ancienne, mais abandonnée depuis long-temps, où il fut enfermé, avec un lit, peu d’au-