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CONTES ARABES.

pourrois-je trouver ailleurs que près de votre Majesté, des palais si superbes et des jardins si délicieux ? J’ajoute que sous votre bon plaisir je ne suis contrainte en rien, et qu’on me rend les mêmes honneurs qu’à votre propre personne. Ce sont des avantages que je ne trouverois en aucun autre endroit du monde, à quelqu’époux que je voulusse me donner. Les maris veulent toujours être les maitres, et je ne suis pas d’humeur à me laisser commander.

» Après plusieurs ambassades, il en arriva une de la part d’un roi plus riche et plus puissant que tous ceux qui s’étoient présentés. Le roi de la Chine en parla à la princesse sa fille, et lui exagéra combien il lui seroit avantageux de l’accepter pour époux, La princesse le supplia de vouloir l’en dispenser, et lui apporta les mêmes raisons qu’auparavant. Il la pressa ; mais au lieu de se rendre, la princesse perdit le respect qu’elle devoit au roi son père. « Sire, lui dit-elle en colère, ne me parlez plus de ce ma-