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LES MILLE ET UNE NUITS,

« Comment, si j’en doute, reprit Maimoune ? Oui vraiment j’en doute. Il faut que tu sois aveugle, pour ne pas voir que mon prince l’emporte de beaucoup au-dessus de ta princesse. Ta princesse est belle, je ne le désavoue pas ; mais ne te presse pas, et compare-les bien l’un avec l’autre sans prévention, tu verras que la chose est comme je le dis. »

« Quand je mettrois plus de temps à les comparer davantage, reprit Danhasch, je n’en penserois pas autrement que ce que j’en pense. J’ai vu ce que je vois du premier coup d’œil, et le temps ne me feroit pas voir autre chose que ce que je vois. Cela n’empêchera pas néanmoins, charmante Maimoune, que je ne vous cède, si vous le souhaitez. » « Cela ne sera pas ainsi, reprit Maimoune : je ne veux pas qu’un maudit génie comme toi me fasse de grâce. Je remets la chose à un arbitre ; et si tu n’y consens, je prends gain de cause sur ton refus. »

Danhasch, qui étoit prêt à avoir