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CONTES ARABES.

elle s’aperçut de la bague qu’il avoit au doigt. Elle la trouva si semblable à la sienne, qu’elle fut convaincue que c’étoit elle-même, quand elle eut vu qu’elle en avoit une autre. Elle ne comprit pas comment cet échange s’étoit fait ; mais elle ne douta pas que ce ne fût la marque certaine de leur mariage. Lassée de la peine inutile qu’elle avoit prise pour l’éveiller ; et assurée, comme elle le pensoit, qu’il ne lui échapperoit pas : « Puisque je ne puis venir à bout de vous éveiller, dit-elle, je ne m’opiniâtre pas davantage à interrompre votre sommeil : à nous revoir. » Après lui avoir donné un baiser à la joue en prononçant ces dernières paroles, elle se recoucha et mit très-peu de temps à se rendormir.

Quand Maimoune vit qu’elle pouvoit parler sans craindre que la princesse de la Chine se réveillât : « Hé bien, maudit, dit-elle à Danhasch, as-tu vu ? Es-tu convaincu que ta princesse est moins belle que mon prince ? Va, je veux bien te faire