Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
43
CONTES ARABES.

j’étois à la fleur de mon âge, j’eus la curiosité de voyager. Je parcourus toute la Perse, et allai dans les Indes ; et enfin je suis venu m’établir dans votre capitale, où j’exerce avec honneur la profession de médecin. »

Le sultan de Casgar trouva cette dernière histoire assez agréable. « J’avoue, dit-il au Juif, que ce que tu viens de raconter est extraordinaire ; mais franchement, l’histoire du bossu l’est encore davantage et bien plus réjouissante ; ainsi, n’espère pas que je te donne la vie non plus qu’aux autres ; je vais vous faire pendre tous quatre. » « Attendez de grâce, Sire, s’écria le tailleur en s’avançant et se prosternant aux pieds du sultan : puisque votre Majesté aime les histoires plaisantes, celle que j’ai à lui conter, ne lui déplaira pas. » « Je veux bien t’écouter aussi, lui dit le sultan ; mais ne te flatte pas que je te laisse vivre, à moins que tu ne me dises quelqu’aventure plus divertissante que celle du bossu. » Alors le tailleur, comme s’il