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LES MILLE ET UNE NUITS,

ralzaman, en prenant la chose dès son origine. Il ne lui cacha rien de sa naissance si fort souhaitée, de son éducation, du désir du roi Schahzaman de l’engager dans le mariage de bonne heure, de la résistance du prince et de son aversion extraordinaire pour cet engagement, de sa désobéissance en plein conseil, de son emprisonnement, de ses prétendues extravagances dans la prison, qui s’étoient changées en une passion violente pour une dame inconnue, qui n’avoit d’autre fondement qu’une bague que le prince prétendoit être la bague de cette dame, laquelle n’étoit peut-être pas au monde.

À ce discours du grand-visir, Marzavan se réjouit infiniment de ce que dans le malheur de son naufrage il étoit arrivé si heureusement où étoit celui qu’il cherchoit. Il connut, à n’en pas douter, que le prince Camaralzaman étoit celui pour qui la princesse de la Chine brûloit d’amour, et que cette princesse étoit l’objet des vœux si ardens du prince. Il ne s’en