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LES MILLE ET UNE NUITS,

tons-nous à table, mangeons et réjouissons-nous. »

Amgiad fut contraint de faire ce que la dame voulut : ils se mirent à table, et ils mangèrent. Après les premiers morceaux, la dame prit un verre et une bouteille, se versa à boire et but la première à la santé d’Amgiad. Quand elle eut bu, elle remplit le même verre, et le présenta à Amgiad qui lui fit raison.

Plus Amgiad faisoit réflexion sur son aventure, plus il étoit dans l’étonnement de voir que le maître de la maison ne paroissoit pas et même qu’une maison où tout étoit si propre et si riche, étoit sans un seul domestique. « Mon bonheur seroit bien extraordinaire, se disoit-il à lui-même, si le maître pouvoit ne pas venir que je ne fusse sorti de cette intrigue ! » Pendant qu’il s’entretenoit de ces pensées, et d’autres plus fâcheuses, la dame continuoit de manger, buvoit de temps en temps, et l’obligeoit de faire de même. Ils en étoient bientôt au fruit, lorsque le maître de la maison arriva.