Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/167

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
157
CONTES ARABES.

cela n’est pas, il ne sera pas difficile de la lui faire reconnoître avant de débarquer ; et s’il demeure dans son injuste prévention, vous n’aurez que la peine de revenir. »

Les deux frères acceptèrent l’offre de Behram ; ils parlèrent de leur dessein au roi, qui l’approuva, et donnèrent ordre à l’équipement d’un vaisseau. Behram s’y employa avec toute la diligence possible ; et quand il fut prêt à mettre à la voile, les princes allèrent prendre congé du roi un matin avant d’aller s’embarquer. Dans le temps qu’ils faisoient leurs complimens, et qu’ils remercioient le roi de ses bontés, on entendit un grand tumulte par toute la ville, et en même temps un officier vint annoncer qu’une grande armée s’approchoit, et que personne ne savoit quelle armée c’étoit.

Dans l’alarme que cette fâcheuse nouvelle donna au roi, Amgiad prit la parole : « Sire, lui dit-il, quoique je vienne de remettre entre les mains de votre Majesté la dignité de son pre-