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LES MILLE ET UNE NUITS,

une dame qui appartenoit au roi. Il la pria aussi de lui faire faire plusieurs habits les plus magnifiques qu’il seroit possible, et qui lui conviendroient le mieux. Avant de quitter la belle Persienne : « Votre bonheur, lui dit-il, ne peut être plus grand que celui que je viens de vous procurer. Jugez-en vous-même : c’est pour le roi que je vous ai achetée, et j’espère qu’il sera beaucoup plus satisfait de vous posséder, que je ne le suis de m’être acquitté de la commission dont il m’a voit chargé. Ainsi je suis bien aise de vous avertir que j’ai un fils qui ne manque pas d’esprit, mais jeune, folâtre et entreprenant, et de vous bien garder de lui, lorsqu’il s’approchera de vous. » La belle Persienne le remercia de cet avis ; et après qu’elle l’eut bien assuré qu’elle en profiteroit, il se retira.

Noureddin, c’est ainsi que se nommoit le fils du visir Khacan, entroit librement dans l’appartement de sa mère, avec qui il avoit coutume de prendre ses repas. Il étoit très-bien