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CONTES ARABES.

du visir son mari, et lui faire connoître combien elle s’intéressoit en tout ce qui pouvoit lui plaire. À la sortie du bain, la belle Persienne, mille fois plus belle qu’elle ne l’avoit paru à Khacan lorsqu’il l’avoit achetée, vint se faire voir à la femme de ce visir, qui eut de la peine à la reconnoître.

La belle Persienne lui baisa la main avec grâce, et lui dit : « Madame, je ne sais pas comment vous me trouvez avec l’habit que vous avez pris la peine de me faire faire. Vos femmes qui m’assurent qu’il me fait si bien, qu’elles ne me connoissent plus, sont apparemment des flatteuses : c’est à vous que je m’en rapporte. Si néanmoins elles disoient la vérité, ce seroit vous, Madame, à qui j’aurois toute l’obligation de l’avantage qu’il me donne. »

« Ma fille, reprit la femme du visir avec bien de la joie, vous ne devez pas prendre pour une flatterie ce que mes femmes vous ont dit : je m’y connois mieux qu’elles ; et sans par-