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LES MILLE ET UNE NUITS,

bien il se repentoit de l’avoir offensé. « Noureddin, lui dit-il, remerciez votre mère ; je vous pardonne à sa considération. Je veux bien même vous donner la belle Persienne ; mais à condition que vous me promettrez par serment de ne la pas regarder comme esclave, mais comme votre femme, c’est-à-dire, que vous ne la vendrez, et même que vous ne la répudierez jamais. Comme elle est sage et qu’elle a de l’esprit et de la conduite infiniment plus que vous, je suis persuadé qu’elle modérera ces emportemens de jeunesse qui sont capables de vous perdre. »

Noureddin n’eût osé espérer d’être traité avec une si grande indulgence. Il remercia son père avec toute la reconnoissance imaginable, et lui fit de très-bon cœur le serment qu’il souhaitoit. Ils furent très-contens l’un et l’autre, la belle Persienne et lui, et le visir fut très-satisfait de leur bonne union.

Le visir Khacan n’attendit pas que le roi lui parlât de la commission