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CONTES ARABES.

femmes de rien dire ou de rien faire paroître qui pût en donner le moindre souçon. Ensuite elle quitta son habit, et en prit un de Camaralzaman, à qui elle ressembloit si fort que ses gens la prirent pour lui le lendemain matin quand ils la virent paroître, et qu’elle leur commanda de plier bagage et de se mettre en marche. Quand tout fut prêt, elle fit entrer une de ses femmes dans la litière ; pour elle, elle monta à cheval, et l’on marcha.

Après un voyage de plusieurs mois par terre et par mer, la princesse, qui avoit fait continuer la route sous le nom du prince Camaralzaman pour se rendre à l’isle des Enfans de Khaledan, aborda à la capitale du royaume de l’isle d’Ébène, dont le roi qui régnoit alors, s’appeloit Armanos. Comme les premiers de ses gens qui débarquèrent pour lui chercher un logement, eurent publié que le vaisseau qui venoit d’arriver portoit le prince Camaralzaman, qui revenoit d’un long voyage, et que le