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CONTES ARABES.

sans faire de bruit ; et un moment après, il revint avec une grosse canne à la main, le bras retroussé. Il alloit frapper de toute sa force sur l’un et sur l’autre ; mais il se retint. « Scheich Ibrahim, se dit-il à lui-même, tu vas les frapper, et tu ne considères pas que ce sont peut-être des étrangers qui ne savent où aller loger, et qui ignorent l’intention du calife ; il est mieux que tu saches auparavant qui ils sont. » Il leva le linge qui leur couvroit la tête avec une grande précaution, et il fut dans la dernière admiration de voir un jeune homme si bien fait et une jeune femme si belle. Il éveilla Noureddin en le tirant un peu par les pieds.

Noureddin leva aussitôt la tête ; et dès qu’il eut vu un vieillard à langue barbe blanche à ses pieds, il se leva sur son séant, se coulant sur les genoux ; et en lui prenant la main qu’il baisa : « Bon père, lui dit-il, que Dieu vous conserve ; souhaitez-vous quelque chose ? » « Mon fils, reprit Scheich Ibrahim, qui êtes-vous ?