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LES MILLE ET UNE NUITS,

plusieurs autres fois, en s’entretenant agréablement, et en chantant chacun leur chanson.

Comme ils avoient la voix parfaitement belle l’un et l’autre, particulièrement la belle Persienne, leur chant attira Scheich Ibrahim, qui les entendit long-temps de dessus le perron avec un grand plaisir sans se faire voir. Il se fit voir enfin en mettant la tête à la porte : « Courage, Seigneur, dit-il à Noureddin qu’il croyoit déjà ivre, je suis ravi de vous voir dans cette joie. »

« Ah, Scheich Ibrahim, s’écria Noureddin en se tournant de son côté, que vous êtes un brave homme, et que nous vous sommes obligés ! Nous n’oserions vous prier de boire un coup ; mais ne laissez pas d’entrer. Venez, approchez-vous, et faites-nous au moins l’honneur de nous tenir compagnie. » « Continuez, continuez, reprit Scheich Ibrahim, je me contente du plaisir d’entendre vos belles chansons ! » Et en disant ces paroles il disparut.