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CONTES ARABES.

qu’une chandelle, et voilà tant de belles bougies ; faites-nous, je vous prie, le plaisir de les allumer, que nous y voyons clair. »

Scheich Ibrahim usa de la liberté que donne le vin, lorsqu’on en a la tête échauffée ; et afin de ne pas interrompre un discours dont il entretenoit Noureddin : « Allumez-les vous-même, dit-il à cette belle personne ; cela convient mieux à une jeunesse comme vous ; mais prenez garde de n’en allumer que cinq ou six, et pour cause ; cela suffira. » La belle Persienne se leva, alla prendre une bougie qu’elle vint allumer à la chandelle qui étoit sur la table, et alluma les quatre-vingts bougies, sans s’arrêter à ce que Scheich Ibrahim lui avoit dit.

Quelque temps après, pendant que Scheich Ibrahim entretenoit la belle Persienne sur un autre sujet, Noureddin à son tour le pria de vouloir bien allumer quelques lustres. Sans prendre garde que toutes les bougies étoient allumées : « Il faut, reprit