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CONTES ARABES.

songé, et je ne lui donne pas le tort de se venger de ne l’avoir pas obtenue, par la dépense plus grande de cette illumination.»

Le grand visir Giafar, joyeux de ce que le calife prenoit la chose sur ce ton, se chargea avec plaisir des fautes qu’il venoit de lui reprocher, et il avoua franchement qu’il avoit tort de n’avoir pas donné quelques pièces d’or à Scheich Ibrahim. « Puisque cela est ainsi, ajouta le calife en souriant, il est juste que tu sois puni de ces fautes ; mais la punition en sera légère. C’est que tu passeras le reste de la nuit, comme moi, avec ces bonnes gens que je suis bien aise de voir. Pendant que je vais prendre un habit de bourgeois, va te déguiser de même avec Mesrour, et venez tous deux avec moi. » Le visir Giafar voulut lui représenter qu’il étoit tard, et que la compagnie se seroit retirée avant qu’il fût arrivé ; mais il repartit qu’il vouloit y aller absolument. Comme il n’étoit rien de ce que le visir lui avoit dit, le visir fut