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LES MILLE ET UNE NUITS,

le toi-même, et apporte-le-nous : tu trouveras de tout dans ma cuisine. »

Le calife revint trouver le grand visir Giafar. « Giafar, lui dit-il, j’ai été fort bien reçu, mais ils demandent que le poisson soit accommodé. » « Je vais l’accommoder, reprit le grand visir ; cela sera fait dans un moment. » « J’ai si fort à cœur, repartit le calife, de venir à bout de mon dessein, que j’en prendrai bien la peine moi-même. Puisque je fais si bien le pêcheur, je puis bien faire aussi le cuisinier : je me suis mêlé de la cuisine dans ma jeunesse, et je ne m’en suis pas mal acquitté. » En disant ces paroles, il avoit pris le chemin du logement de Scheich Ibrahim, et le grand visir et Mesrour le suivoient.

Ils mirent la main à l’œuvre tous trois ; et quoique la cuisine de Scheich Ibrahim ne fût pas grande, comme néanmoins il n’y manquoit rien des choses dont ils avoient besoin, ils eurent bientôt accommodé le plat de