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LES MILLE ET UNE NUITS,

tout le monde se fut retiré, et qu’il ne resta plus que le marchand, le marchand se prosterna devant le trône du roi, la face contre terre, et lui souhaita l’accomplissement de tous ses désirs. Dès qu’il se fut relevé, le roi lui demanda s’il étoit vrai qu’il lui eût amené une esclave, comme on le lui avoit dit, et si elle étoit belle ?

« Sire, répondit le marchand, je ne doute pas que votre Majesté n’en ait de très-belles, depuis qu’on lui en cherche dans tous les endroits du monde avec tant de soin ; mais je puis assurer sans craindre de trop priser ma marchandise, qu’elle n’en a pas encore vu une qui puisse entrer en concurrence avec elle, si l’on considère sa beauté, sa belle taille, ses agrémens et toutes les perfections dont elle est partagée. » « Où est-elle, reprit le roi ? Amène-la-moi. » « Sire, repartit le marchand, je l’ai laissée entre les mains d’un officier de vos eunuques ; votre Majesté peut commander qu’on la fasse venir. »