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LES MILLE ET UNE NUITS,

et jamais aussi ils ne reviendroient de la faute que j’aurois commise contre mon honneur de mon consentement. Avec cela, Sire, soit un prince, ou une princesse que je mette au monde, ce sera un gage qui m’obligera de ne me séparer jamais d’avec votre Majesté. J’espère aussi qu’elle ne me regardera plus comme une esclave, mais comme une princesse qui n’est pas indigne de son alliance. »

C’est ainsi que la princesse Gulnare acheva de se faire connoître et de raconter son histoire au roi de Perse. « Ma charmante, mon adorable princesse, s’écria alors ce monarque, quelles merveilles viens-je d’entendre ! Quelle ample matière à ma curiosité, de vous faire des questions sur des choses si inouies ! Mais auparavant je dois bien vous remercier de votre bonté, et de votre patience à éprouver la sincérité et la constance de mon amour. Je ne croyois pas pouvoir aimer plus que je vous aimois. Depuis que je sais