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CONTES ARABES.

sur le sofa, la reine sa mère prit la parole : « Ma fille, lui dit-elle, j’ai bien de la joie de vous revoir, après une si longue absence, et je suis sûre que votre frère et vos parentes n’en ont pas moins que moi. Votre éloignement, sans en avoir rien dit à personne, nous a jetés dans une affliction inexprimable, et nous ne pourrions vous dire combien nous en avons versé de larmes. Nous ne savons autre chose du sujet qui peut vous avoir obligée de prendre un parti si surprenant, que ce que votre frère nous a rapporté de l’entretien qu’il avoit eu avec vous. Le conseil qu’il vous donna alors lui avoit paru avantageux pour votre établissement, dans l’état où vous étiez aussi bien que nous. Il ne falloit pas vous alarmer si fort, s’il ne vous plaisoit pas ; et vous voudrez bien que je vous dise que vous avez pris la chose tout autrement que vous ne le deviez. Mais laissons là ce discours qui ne feroit que renouveler des sujets de douleur et de