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CONTES ARABES.

per à ses conseils. Je dis de plus que je suis grosse, et que si j’ai le bonheur, avec la faveur du ciel, de lui donner un fils, ce sera un autre lien qui m’attachera à lui plus inséparablement. Ainsi, mon frère, poursuivit la reine Gulnare, bien loin de suivre votre conseil, toutes ces considérations, comme vous le voyez, ne m’obligent pas seulement d’aimer le roi de Perse autant qu’il m’aime, mais même de demeurer et de passer ma vie avec lui, plus par reconnoissance que par devoir. J’espère que ni ma mère, ni vous avec mes bonnes cousines, vous ne désapprouverez ma résolution, non plus que l’alliance que j’ai faite sans l’avoir cherchée, qui fait honneur également aux monarques de la mer et de la terre. Excusez-moi si je vous ai donné la peine de venir ici du plus profond des ondes pour vous en faire part, et avoir le bonheur de vous voir après une si longue séparation. »

« Ma sœur, reprit le roi Saleh, la proposition que je vous ai faite de