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CONTES ARABES.

gratitude dont je me condamnerois la première. » « Ah, ma reine, s’écria le roi de Perse, ne parlez pas des obligations que vous m’avez, vous ne m’en avez aucune ! Je vous en ai moi-même de si grandes, que jamais je ne pourrai vous en témoigner assez de reconnoissance. Je n’avois pas cru que vous m’aimassiez au point que je vois que vous m’aimez : vous venez de me le faire connoître de la manière la plus éclatante. » « Eh, Sire, reprit la reine Gulnare, pouvois-je en faire moins que ce que je viens de faire ? Je n’en fais pas encore assez après tous les honneurs que j’ai reçus, après tant de bienfaits dont vous m’avez comblée, après tant de marques d’amour auxquelles il n’est pas possible que je sois insensible ! Mais, Sire, ajouta la reine Gulnare, laissons là ce discours pour vous assurer de l’amitié sincère dont la reine ma mère et le roi mon frère vous honorent. Ils meurent de l’envie de vous voir, et de vous en assurer eux-mêmes. J’ai même pensé me faire