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CONTES ARABES.

qu’il l’avoit amené sans avoir pu s’en défendre, et qu’il alloit aviser aux moyens de la lui procurer en mariage.

Quoique le roi Saleh, à proprement parler, fût innocent de la passion du roi de Perse, la reine néanmoins lui sut fort mauvais gré d’avoir parlé de la princesse Giauhare devant lui avec si peu de précaution. « Votre imprudence n’est point pardonnable, lui dit-elle : espérez-vous que le roi de Samandal, dont le caractère vous est si connu, aura plus de considération pour vous que pour tant d’autres rois à qui il a refusé sa fille avec un mépris si éclatant ? Voulez-vous qu’il vous renvoie avec la même confusion ? »

« Madame, reprit le roi Saleh, je vous ai déjà marqué que c’est contre mon intention que le roi mon neveu a entendu ce que j’ai raconté de la beauté de la princesse Giauhare, à la princesse ma sœur. La faute est faite, et nous devons songer qu’il l’aime très passionnément, et qu’il mour-