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LES MILLE ET UNE NUITS,

faisant publier que le roi de Perse a été bien aise de venir nous voir. »

Il ne falloit pas moins qu’une raison aussi forte que celle-là, pour obliger la reine Gulnare de s’y rendre. Elle prit congé de la reine sa mère, et elle fut de retour au palais de la capitale de Perse avant qu’on se fût aperçu qu’elle s’en étoit absentée. Elle dépêcha aussitôt des gens pour rappeler les officiers qu’elle avoit renvoyés à la quête du roi son fils, et leur annoncer qu’elle savoit où il étoit, et qu’on le reverroit bientôt. Elle en fit aussi répandre le bruit par toute la ville, et elle gouverna toutes choses de concert avec le premier ministre et le conseil, avec la même tranquillité que si le roi Beder eût été présent.

Pour revenir au roi Beder, que la femme de la princesse Giauhare avoit porté et laissé dans l’isle, comme nous l’avons dit, ce monarque fut dans un grand étonnement quand il se vit seul et sous la forme d’un oiseau. Il s’estima d’autant plus mal-